La lune brillait différemment cette nuit là et la mort qui entourait la Passe n'était pas la seule raison de son regard différent sur la grande guerrière.
Repliée sur elle même, à l'écart du groupe, Wulf tentait de préparer un plan, une stratégie face à l'enfer vers lequel ils allaient. Elle implorait silencieusement Brigid afin qu'elle lui conseille avant son arrivée vers la Passe. Cependant, Brigid se montrait un peu plus capricieuse envers les demandes de sa fille, exigeant d'elle quelques rituels honorant la lune bien veillante.
La pleine lune représente la phase idéale pour les convocations des déesses et Wulf le sentait, elle ressentait aussi la proximité de Brigid. Mais il y a avait quelque chose de différent et pourtant de bien familier.
Cette nuit là, les sens de prédateur de Wulf étaient à pleine capacité. Délaissant sa couche afin de circuler dans les campements telle une louve en chasse, la guerrière rôdait et ciblait sa proie.
Il était là, seul à s'empifrer des restes.
Un prisonnier inconnu.
Wulf s'approchant du goinfre telle elle avait vu faire Éliam.
...
Le pauvre homme se retourna et lorsqu'il croisa les yeux de la louve, il compris qu'elle n'était pas devant lui pour discuter. Wulf lui fit signe de prendre la fuite. Ce dernier hésita mais connaissant les légendes de Wulf, sa peur le pris et ils s'enfuit dans la forêt.
Un sourire de satisfaction frisa sur les lèvres de Wulf et rapidement, elle se mit en chasse. Elle pouvait entendre la respiration haletante du porcin qui courait dans la forêt. Wulf le traquait facilement, et lorsque celui-ci perdit pied la louve lui sauta dessus, hache à la gorge. Le regard appeuré de l'homme ne fit pas broncher Wulf. Elle leva la tête vers la lune, hurla son âme de louve et regarda l'homme droit dans les yeux. Sachant très bien que Brigid voulait voir le sang de ses proies couler mais ses souvenirs de loup-garou la firent tressallir. Elle pensa à Brigid enchaînée, à Amlaruil, à Beregon mort.. et à Éliam presque nu et la rage la regagna. Elle frappa alors sa proie d'un puissant coup de poing à la figure et le rua de plusieurs coups de pied à l'abdomen. Le pauvre demeura inconscient. Tirant sur son corps inerte, Wulf le ramena à son campement et en l'abandonna meurtit sur le sol pour ensuite filer dans le bois.
À son retour, elle demeura silencieuse, tapis dans la forêt à observer ses frères d'armes.